Historique de l’hôtel

 

Nous savons que depuis au moins le 2 juin 1778 existait une auberge à l’emplacement de l’hôtel de Calais (la rue se nommait ‘Grande rue’, puis ‘rue de Paris’, puis ‘rue de la commune de Paris’). Il était mitoyen et était d’ailleurs religieusement surplombé par l’église St Jacques datant pour la partie visible actuelle du XVI ème siècle. A l’époque il existait non loin une abbaye sept fois centenaire : l’abbaye Saint Michel du Tréport qui ouvrait les portes de la Normandie au nord comme celle du Mont Saint Michel celles de la Normandie au sud. Elle fut détruite pendant la révolution Française.

Donc cette auberge dont les bâtiments devaient bien être différents et moins élevés que ceux actuels étaient tenus à l’époque par un certain M. Jean Cointrel. Ce fut sa famille qui a tenu cette auberge durant prés d’un siècle : famille Cointrel, Romain, Glachet, Dautresire, jusqu’au décès de M. Nicolas Dautresire, armateur au Tréport, le 11 avril 1875. M. Dautresire fit don par testament de l’ensemble des bâtiments de l’hôtel de Calais au bureau de bienfaisance du Tréport qui loua le fond de commerce de l’hôtel restaurant à M. Ernest Pollet, maître d’hôtel.

Cet hôtel avait la réputation d’être dans le temps un ancien relais de poste, c’est-à-dire que des chevaux frais étaient préparés pour parcourir des distances jusqu’au prochain relais sur la route suivie. Les hommes pouvaient se restaurer et se reposer. Par extension, des relais d’hommes établis de demi lieu en demi lieu portaient les ordres : avoir des chevaux, des équipages de relais, avoir des chevaux en assez grand nombre pour pouvoir fonctionner correctement. D’ailleurs, dans l’enceinte de la cour de l’hôtel il existe encore d’anciens boxes où ils étaient attelés.

 

Le 6 août 1835, Victor Hugo descendit à ‘La Ville de Calais’ (nom de l’époque) et y déjeuna, dîna et dormit. Victor Hugo adorait notre région et il y consacrât quelques écrits y relatant d’ailleurs Le Tréport. Il revint au Tréport entre le 4 et le 8 septembre 1837. Le Tréport eut les honneurs de la visite de reine Victoria au roi Louis Philippe le 7 septembre 1843, lors de l’entente cordiale, cela fut renouvelé une seconde fois. Louis Philippe possédait le château d’Eu.

Cet hôtel surplombe donc le port et le quai François 1 er depuis au moins plus de 230 ans…

Nous savons qu’en 1859, l’hôtel subit de grosses transformations dont l’élèvement du bâtiment principal de un étage à quatre étages, d’ailleurs critiqué à l’époque par l’éminent Abbé Vincheneux : « Malheureusement l’église n’a pas conservé plus de poésie au couchant qu’au levant, on a bâti jusqu’au pied du portail. Ce portail si beau sert maintenant de rue. La voûte par où on passait autrefois est fermée et remplie d’ossements humains, provenant sans doute du cimetière éboulé. Comme pour achever de dérober la vue du coter du port, on construit en 1859 un hôtel gigantesque qui cache jusqu’à la tour. Il faudrait raser l’hôtel de Calais tout entier et construire un grand perron devant le portail, depuis la grand’rue jusqu’à l’église ».

De plus, il y eut quelques autres transformations du bâtiment, surélevé notamment côté rue ensuite pour faire évoluer ce bâtiment d’exception.

Le gérant M. Pollet nomma ‘Le grand hôtel de Calais’.

Puis le 3 décembre 1919, l’ensemble des bâtiments de l’hôtel de Calais furent mis aux enchères par le bureau de bienfaisance du Tréport. Ce fut Alphonse Levillain qui réussit à racheter l’hôtel de Calais à la vente aux enchères ‘à la bougie’.

Il repris donc les rênes de l’hôtel de Calais avec son frère Léopold et leur mère Clémentine.

Clémentine Levillain (née Ferrand) était mariée à Zéphirin Levillain qui est décédé le 17/10/1905 et exploitait déjà des immeubles dans la même rue pour la location meublé en plein essor au début du siècle, lors des premiers bains de mer et des trains de plaisir.

 

En effet, bien qu’à l’origine armateur et exploitant d’un magasin ‘Ship Chandler’ (magasin de fourniture « marine », consignations, vins et spiritueux, liqueur, eau de vie), depuis son père Charles Alphonse Levillain, au 1 place du marché, ‘la maison mère’ (en haut de la rue).